Bonjour à tous,
La semaine dernière, mon rucher parisien a doublé de taille... il est en effet passé d'une ruche (Dadant)
à deux ruches avec la mise en route d'une ruche extensible et d'un essaim de Frère Adam :
Je vous raconte (sachant que je pourrai sans doute aussi raconter dans la section Cagades et Couillonnades) :
J'ai acheté et ai été livré d'une ruche extensible il y a quelques 3 semaines. Belle ruche, seule déception le toit est en simple tôle plutôt qu'en beau zinc comme les premières productions :
http://www.la-ruche-extensible.com/En parallèle j'ai acheté un essaim nu de frère Adam chez Apicula
http://apicula.fr/achat-essaim-abeille/.
Ils ont livré avec un mois de retard par rapport à la commande initiale, hiver rigoureux, les ponts du mois de mai en France qui entravent une livraison (expédition d'Allemagne) en J+1.
Mais enfin, vendredi matin, l'essaim est arrivé :
une grappe d'abeilles
avec une reine de l'année, marquée rouge, dans sa boite à coté :
le tout bien emballé et assez bien protégé (sauf du livreur Géodis qui balançait le paquet au bout du bras comme un vulgaire cabas...).
La ruche extensible a des cadres au format Langstroth, aussi en prévision de recevoir, un peu tard dans la saison, un essaim nu dans une ruche sans cadre construit, ne pouvant, sans avoir à trancher dans le vif, y insérer des cadres de ma Dadant, j'ai aussi fait l'acquisition d'une dizaine de cadres Favus
chez
http://gabrielbergerdesabeilles.com/cire-gaufree-langstroth/764-rayon-artificiel-favus-langstroth-lot-de-10.htmldont j'ai garni une demi-douzaine de cadres sur la dizaine de l'extensible.
Je respire un bon coup, je prépare méticuleusement le champ opératoire, me fais la course par la pensée, les yeux fermés, en dessinant avec les mains les trajectoires, les freinages et les accélérations de chaque virage et courbe
(ah, pardon, je me trompe de forum, je fais parfois aussi un peu de circuit moto... ,
ouvre l'extensible,
y dépose sur le fond la boite de la reine et de ses suivantes que je laisse enfermées
et déconstruis sur le dessus l'emballage de l'essaim :
Je renverse l'appareil au dessus de la ruche, lui file un petit coup sur le coté et vlan : toutes les abeilles tombent délicatement sur la ruche (que j'aurais pu ouvrir un peu plus...) :
Et là... fasciné, c'est la toute première fois que j'enruche un essaim, je passe bien 10 minutes à regarder cet espèce d'animal protéiforme qui vit et palpite sous mes yeux... Vit et palpite... et s'envole !
D'un seul coup je me rends compte qu'il n'y a quasiment plus personne sur le dessus de la ruche et après avoir vérifié, qu'il n'y a pas non plus grand monde dans la ruche !
Bigre, je jette un œil en l'air, je vois tout plein d'abeilles qui se font la malle...
Je comprends qu'il me faut peut-être à un moment donné refermer la ruche, et plutôt que l'ébahissement de l'apiculteur, tenter de privilégier le caractère grégaire de l'abeille et les inciter à se regrouper dans le nouvel habitat que je leur proposais.
Je dépose du candi (un petit 1/3 de paquet) sur le haut des rayons puis referme tout ça et commence à stresser en me disant que ce bel essaim est maintenant de l'autre côté de la Seine et repart sur sa terre natale, en Allemagne.
Surtout qu'à peine 20 minutes après ce dépitement, un orage de première grandeur s'abat sur la capitale... et mon rucher ! Je me dis alors que le peu d'abeilles qui étaient juste allées faire le tour du quartier sont sans doute irrémédiablement noyées.
Je passe un après-midi abattu et effaré de mon ignorance. Je remarque qu'au bout d'une heure ou deux, les abeilles commencent à sortir sur la planche et, outre de s'abreuver longuement et en foule à l'abreuvoir d'eau que j'ai installé au pied de la ruche, battent le rappel à gogo.
Ça rentre et sort avec une belle activité. Ça me rassérène un peu, je me dis que celles qui ne se sont pas noyées ou égarées sont revenues ?
Vers 20h00, je rouvre pour libérer la reine, et essayer de mesurer, à l'oeil, le nombre d'abeilles. Cruelle, très cruelle désillusion, il n'y a quasi-personne là-dedans !
J'échange frénétiquement toute la soirée et une bonne partie du samedi avec un collègue d'abeilles pour commenter ma bêtise de débutant et imaginer des solutions de repeuplement.
Épilogue :
Dimanche après-midi, toujours le moral en berne, après avoir observé une bonne demi-heure la planche d'envol, et vu à ma grande surprise pas mal de mâles qui rentrent et sortent et font leur vie, beaucoup plus que dans ma ruche Dadant, j'ouvre pour prendre des nouvelles du restant de colonie...
Tudieu ! c'est plein comme un œuf ! Ça turbine comme... dans une ruche !
Ça a becqueté quasiment tout le candi que j'y avais déposé, tous les rayons pré-construits, les Favus, sont couverts d'abeilles, les rayons laissés vides sont déjà construits de cire toute blanche à 1/10eme ou 1/9eme de leur surface !
Bref, ça s'tire une méga bourre.
Le cœur en joie, je peux rentrer à la maison et vous faire un compte-rendu de mes tentatives d'apiculture parisienne, sans en être trop honteux !
J'ai frôlé la rubrique "Cagades et couillonnades" mais les abeilles, bonnes filles, m'ont repêché au second tour ! Grâce leur soit rendue