fin de saison/projet/ news...

[jln]

...car la vitalité n'est qu'apparence ici et donc toute relative ...
Ce serait très intéressant d'aller y faire un prélèvement d'abeilles avec lavage à l'alcool en juillet... là on >saurait< leur état varroa ...

Je ne cherche pas à prouver quoi que ce soit, et encore moins à nourrir une polémique, mais ce que je vois en moyenne de rentrées de pollen et de soleils d'artifice devant cette paire de volets, et sur ceux trois mètres à côté, me laisse songeur, tout comme Daniel apparemment.
C'est inégal d'une saison sur l'autre, mais c'est toujours peuplé et je ne vois pas pourquoi ces colonies n'hébergeraient pas de varroas.
Je suppose qu'elles font avec.
Sans être certain de l'approuver, je comprends que la majorité des apis qui vivent de la vente des produits de la ruche traitent le varroa.
Leurs contraintes sont autres que les miennes : même si je vends un peu de miel, je n'ai pas d'attente de rentabilité, heureusement d'ailleurs.

[jln]

...De toute façon les arguments sont plus importants et Léandre en avance quelques-uns qui mériteraient plus à mon sens qu'une classification de sa réaction.

Quel est selon toi son argument le plus fort sur cette vidéo ?

[Newbee25]

Étrange ta question, car il en aborde beaucoup, le plus fort sur quel point ?

- La partie histoire de l'apiculture et la sélection ?

- L'impossibilité pour Apis melifera de s'adapter au varroa dans le temps des hommes ?
60 millions d'année d'existence versus "40" ans avec varroas.

- La ré-infestation du fait de voisins qui ne traitent pas ?
malgré traitement par médicament (je crois qu'il utilise-ait Apivar), il constate un nombre anormalement très élevé de varroas après un comptage par lavage après CO2.

- L'argument que l'essaimage des colonies "de clocher" peut repousser un peu au delà des présumés trois ans la disparition de la colonie du fait de la division des varroas... ce qui entraînera encore plus de varroas dans le secteur ?

- La lutte raisonnée ?

Bref regarde la vidéo, et dis moi de quel point tu parles, parce que là c'est trop large

Je ne vends pas de miel et n'en ai même pas récolté sur ma ruche Frankenlayens que tu connais...
pourtant il est fort probable que sa colonie ne passe pas l'hiver du fait de varroa et il n'y a aucun doute là-dessus ! pourquoi ?
Parce que je n'ai pas visité assez ni fait un comptage varroa fiable après traitement, le résultat ne s'est pas fait attendre > varroase et effondrement de la population de la colonie. C'était une petite colonie issue d'un essaimage, et ici il n'y a pas eu besoin de 3 ans pour mettre la colonie à genoux, je verrai si elle passe l'hiver.

[Pille Muguet]

... - La ré-infestation du fait de voisins qui ne traitent pas ?
malgré traitement par médicament (je crois qu'il utilise-ait Apivar), il constate un nombre anormalement très élevé de varroas après un comptage par lavage après CO2. ...

Deux réflexions :
- Est-ce bien juste d'accuser ses voisins ? Est-ce si improbable que ce soit son traitement qui ait été inefficace pour une raison ou une autre (lot défectueux, apparition de résistance à l'amitraze, mauvaise application...) ?
- Et si la réinfestation provient de colonies sauvages, que préconise-t-il ? de les soufrer ?

Par ailleurs, j'ai eu le bonheur cette année, d'observer une colonie sauvage installée dans un chêne à 500 mètres de chez moi. Je vais la surveiller avec attention, et curiosité car le trou qu'elle a choisi ne me paraît vraiment pas très spacieux.

[jln]

... Bref regarde la vidéo, et dis moi de quel point tu parles parce que là c'est trop large....

Je l'avais regardée comme d'autres d'ailleurs du même auteur.
L'argumentation est dense en effet, mais au final elle n'emporte pas ma conviction.
Je reste persuadé que nous sommes sommés de participer à une fuite en avant sans laquelle point de salut pour "notre" abeille et surtout pour les ruchers de rapport, pour reprendre le titre d'un bouquin d'Alin Caillas.
C'est un peu fort que de faire endosser la responsabilité de la situation à quelques-uns qui ne traitent pas.
Comme il est impossible d'éradiquer totalement et en permanence les varroas d'une ruche, les sujets qui restent en vie sont probablement capables de ré-infester rapidement la même ruche et ses voisines.

[jln]

[note de modération : dans un message qui a été enlevé par la suite ?]Les varroas qui restent en vie ne peuvent ré-infester rapidement car avec un traitement efficace leur cycle de reproduction est majoritairement arrêté, il lui faut un peu de temps pour repartir et avec des varroas restant affaiblis... contrairement à de nouveaux arrivant non traités...

C'est une hypothèse.
On peut aussi penser que ceux qui survivent sont les plus résistants, avec les conséquences que cela induit sur la descendance.
Sur les nouveaux arrivants, ils ont intérêt à être nombreux pour réussir à infester de gros ruchers à partir de quelques ruches d'amateurs.
(je rappelle que je traite, ce qui ne m'empêche pas de douter sérieusement.)

...Il est tout aussi "un peu fort" de faire porter la responsabilité de la situation aux apis qui traitent leur ruche, non ?..

Je ne juge personne, je m'interroge.

...Il serait intéressant puisque tu as la chance d'en avoir une et si tu la mets en ruche, de faire un comptage varroa sur la colonie du chêne...

Cette question n'est pas pour moi, mais j'en pense qu'il faut laisser cette colonie tranquille : elle détient peut-être la clé du problème. Peut-être pas pour faire cent kilos de miel par an, certes.
Cette confrontation d'opinions est intéressante, poursuivons-la sereinement.

[Pille Muguet]

[note de modération : dans un message qui a été enlevé par la suite ?] C'est un amalgame avec les colonies sauvages que tu fais et qui à mon sens, comme je l'ai argumenté, n'a pas lieu d'être.

Je m'excuse d'insister mais je ne pense pas faire d'amalgame.
Au-delà du cas de Léandre, le discours - très présent dans les cercles apicoles ! - qui se plaint des colonies non traitées, inclut que tu le veuilles ou non les colonies sauvages. J'entends très bien que les apiculteurs n'y pensent pas lorsqu'ils tiennent ce discours, mais c'est à mon sens symptomatique d'une profession qui a oublié que l'abeille reste un animal sauvage.

J'ai lu avec intérêt quelques études démontrant l'existence de ces ré-infestations, ce que je ne remets absolument pas en question. Mais aucune d'entre elles ne démontrait la source de ces ré-infestations mais je suis très intéressé si tu as un lien.
D'ailleurs, mettre en évidence cette source me paraît excessivement compliqué, mais en déduire arbitrairement qu'elle provient des colonies non traitées ne me parait pas rigoureusement scientifique.

Je ne pense guère me tromper en disant qu'il est bien plus sain pour tout le monde, que les apiculteurs qui se plaignent de ces ré-infestations acceptent une bonne fois pour toutes qu'ils n'auront jamais le contrôle sur celles-ci (car d'une part elles sont la plupart du temps mal mesurées, ou proviennent de colonies sauvages, ou alors de colonies appartenant à des personnes qui pensent autrement, ou de varroas de leur propre rucher ayant développé une résistance, ou que sais-je encore).
Et donc qu'ils fassent évoluer leur pratique pour les prendre en compte.

Après tout, le varroa est encore une menace récente, on en apprend chaque année un peu plus, et nos protocoles de traitement n'ont pas fini de progresser.

[Newbee25]

désolé, perso je ne peux pas me résigner à dire que la lutte est perdue, c'est comme avec le VV, partir défaitiste n'est pas mais alors pas du tout dans ma nature.
Si je lutte c'est à 200% et avec toutes les armes, la connaissance étant la plus puissante...
bon ça ne veut pas dire que je gagne les batailles mais j'essaie d'apprendre de mes erreurs.

Pour des études et des données sur varroa, il y en a des milliers depuis 40 ans sur plein de thèmes. La communauté scientifique sait déjà beaucoup de choses, mais la diffusion dans la communauté apicole est très, trop, lente. Il me semble aussi que les apis ont beaucoup d'a priori et s'informent relativement peu, à fortiori si c'est issu du milieu de la recherche.
Et ce qui n'aide pas à partager massivement, les organismes de formation sont soit payant soit pas assez nombreux, et en cadeau bonus on nous impose une société du chacun pour soi ce qui aide encore moins

Tiens camarade voilà une étude (in english) sur varroa chez les abeilles sauvage en Angleterre

et une autre sur la Californie

Un article en français qui avance qu'il est mieux pour le long terme de ne pas traiter.... scoop
Ok l'histoire montre que souvent le mieux est que l'homme n'intervienne pas dans la nature... mais après avoir sélectionné et élevé etc. si désormais on laisse les abeilles tranquilles, on regarde juste l'hécatombe ? plus d'apiculture ?

Alors ma question reste : Que fait-on ?

[Pille Muguet]

Ah mais je ne suis absolument pas résigné camarade

Et je trouve que l'information circule bien mieux qu'il y a encore 15 ans en arrière, il existe à présent pléthores de revues (vulgarisatrices ou non), sur une plus large gamme de façon d'aborder l'apiculture. Je ne peux m'empêcher de faire une mention particulière au très bon "Info-reines" de l'ANERCEA.

Il existe également plus de groupements d'apiculteurs qui échangent et qui montent des projets.
Je trouve que cela va dans le bon sens, même si on est d'accord que beaucoup reste à faire.

Que fait-on, je ne sais pas, mais se regrouper sur les territoires, apprendre à échanger entre nous, et discuter me semble un préalable indispensable.

PS : Je lis ce soir les études que tu m'as citées !

[Newbee25]

[Jarode]

La vision exposée par les vidéos citées par Newbee25 est répandue sur tous les forums apicoles, ruchers écoles...
C'est une vision du producteur qui voit davantage l'abeille comme une espèce domestique de rente : "Il faut traiter. Vous devez traiter parce que sinon mes colonies sont malades, ça me fait des emmerdes, je produis moins, je vends moins, je gagne moins"
Et on fait passer la pilule sous couvert de "C'est pour le bien des abeilles. Si vous ne traitez pas c'est que vous êtes maltraitant, méchant, que vous pensez qu'à votre g...., que vous êtes un irresponsable". Bref la rhétorique habituelle du producteur qui promeut la "protection des abeilles" moins pour les abeilles que pour la protection de ses rendements.

Cette vision du producteur fait face à la vision de l'écologiste, qui voit l'abeille comme une espèce sauvage : "Il faut laisser faire la nature, l'évolution, les abeilles développeront des résistances, l'Homme ne peut qu'aggraver les choses. Il faut rétablir la biodiversité. En traitant vous retarder l'émergence de résistances, vous entretenez le problème et vous en créez d'autres (toxicité des traitements...)."

Et bien sur entre les 2, beaucoup de nuances. Exemple : Celui qui traite ses colonies non pas pour en tirer un quelconque profit mais par empathie, exactement comme il le ferait avec n'importe quel autre animal domestique (chat, chien...).

Bref, tous ces interminables débats n'auraient certainement pas lieu si l'abeille n'avait pas cette dualité sauvage/domestique.

maintenant, comme tu aimes à l'écrire, tu es effectivement libre...
y compris de ne rien faire à ce sujet ...
ce qui veut dire libre de laisser tes colonies péricliter et au passage en partageant tes varroas avec tous les autres apiculteurs du coin qui ne te remercieront pas

Et demain je vais aller me plaindre à tous les apis du coin qui travaillent en noire de me polluer mes Buck.
Et après-demain je vais me plaindre à tous les api du coin qui ne nourrissent pas et dont les abeilles viennent piller mes ruches.
J'ai l'impression que certains ont du mal avec la liberté sur ce forum...

Pour finir, les personnes d'expérience méritent toujours d'être écoutées. Je sais que les jeunes cons n'aiment pas écouter les vieux cons, et pourtant, ils ont au moins une chose en commun.

[Newbee25]

[Finook]

bonjour,
et si il n'y avait que le traitement, moi ce qui me décoiffe le plus c'est qu'après récolte beaucoup d'apis sirotent comme des malades, et beaucoup de gens ont l'air de trouver ça normal.

[Polo.54]

Bonjour,

Et demain je vais aller me plaindre à tous les apis du coin qui travaillent en noire de me polluer mes Buck

C'est déjà le cas, crois-moi ! Ça me fait toujours une désagréable sensation de "monde à l'envers" !

et si il n'y avait que le traitement, moi ce qui me décoiffe le plus c'est qu'après récolte beaucoup d'apis sirotent comme des malades, et beaucoup de gens ont l'air de trouver ça normal.

C'est ce qui est enseigné dans une majorité de structures de formation j'ai l'impression : "le sirop coûte moins cher qu'une colonie"... c'est une vision. Et c'est ce qui fait que je n'achète plus d'essaims, car ils encaissent souvent mal la mise à la diète niveau sirop.

Cordialement,
Polo

[Pille Muguet]

Il y a 15 ans, quand mon grand-oncle (paix à son âme) m'a transmis le virus de l'apiculture, j'avais pris pas mal de notes, que j'ai relues il y a peu. Le mot "sucre" n'y apparaît pas une seule fois.

Impensable aujourd'hui.