Deux reines dans une ruche.

[Michel]

Bonjour.

Hier, sur le rucher-école que j’anime, une situation insolite s’est présentée.
Je fais ouvrir la ruche Dadant 10c et retirer la hausse. Sur la grille à reine, je repère un petit amas d’abeilles d’où dépasse un abdomen de reine. Manifestement, c’est une reine vierge qui a réussi à traverser la GAR.
Sans plus y penser, je la mets dans le corps de ruche et nous commençons à observer tous les cadres, l’un après l’autre. Au 4°, nous voyons une belle reine bien dodue et longue. Pince à reine et hop, en voilà une sous contrôle. Il faut vite trouver la petite pour la mettre hors de danger. On ausculte tous les cadres sans la trouver. Plus têtu que moi, tu meurs, je vais chercher une ruche vide dans laquelle nous mettons tous les cadres sans abeilles et secouons les abeilles dans un grand carton dans l’idée de mettre une grille à reine sur la ruche et une hausse sans cadres, dessus. Ainsi, en versant les abeilles sur la grille et en enfumant, il ne restera plus que la reine, sur la grille.
Alors que tous les cadres nus sont dans la ruche, il reste encore de nombreuses abeilles dans l’ancienne ruche et, sur le fond, nous repérons un amas d’abeilles d’où dépasse l’abdomen de la petite reine. Et là, je comprends enfin ce qui se passe. Les ouvrières essaient de tuer la reine. Vite, je la mets dans une pince à reine mais rien n’y fait et en moins d’une minute, la pauvre petite reine s’éteint sous nos yeux déçus.
Cette ruche avait semblé bourdonneuse, voici un mois et on lui avait "tout fait". Secouage à 50 mètres sur drap, insert d’un cadre avec des CR et même introduction d’une jeune reine vierge issue d’une CR d’une ruche voisine. Comme l’orage menaçait, on avait repris le drap encore couvert d’abeilles et versé celles-ci dans la ruche.
Autant dire que je n’étais pas sûr qu’il n’y ait pas d’ouvrière pondeuse qui fasse capoter les introductions.
Bilan : une reine a pris le pouvoir dans le corps de ruche tandis qu’une autre s’est réfugiée dans la hausse.
Le stress généré par notre visite a déclenché la colère meurtrière des ouvrières qui, pourtant, avaient bien dû la nourrir depuis près d’un mois.
Elles me surprendront toujours !

Au plaisir.