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Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Tout ce qui concerne les maladies et les différents traitements
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Polo.54
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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#31 » mer. janv. 13, 2021 9:25 am

Salut,
jln a écrit :Bref, idéal pour ajouter un couplet à ce monument de la culture : https://www.youtube.com/watch?v=1FEfRQMZkag

Là tu m'as soufflé jln, je ne m'attendais pas à une référence comme celle-ci (que j'adore). :bravo
Qu'en pensent les abeilles ?

apibeaujo
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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#32 » mer. janv. 13, 2021 10:06 am

Le bonjour vous va !

Merci Daniel, oui, il y a des variantes.
Celle des api. Anneciens me plait bien, plus simple, je trouve.
Mais chacun...

A+ :wink:
Un jour sans rire est un jour perdu ! :lol:

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Daniel 59
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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#33 » mer. janv. 13, 2021 10:43 am

Bonjour apibeaujo,

Bien sur il y a plusieurs façons de faire et chacun fait...

Je voudrais revenir sur l'explication, qui pour certains peut être un peu nébuleuse !

- J'ai toujours privilégié les fortes colonies.
- Avant l'hiver je nourris les colonies pour avoir beaucoup d'abeilles qui favoriseront le renouveau en janvier.
- Sortie de l'hiver sur 2 éléments en février que je biberonne au sirop tiède, peu mais souvent.
- Ajout de 2 éléments, car la reine (2ème année) pond beaucoup, 2.000/2.500 œufs par jour soit un peu plus d'un cadre par jour.
- En 15 jours voire 3 semaines les 2 éléments sont pondus !
- Rajout de 2 éléments supplémentaires car la ruche est poussée à la limite de l'essaimage.
- Transvasement, généralement le dernier élément est encore vide (sécurité essaimage).
- Remis l'essaim sur 4 éléments voire 5 suivant la force de la colonie, les constructions sont très rapides, les nourrices donnent la GR à toute la colonie qui est sans couvain. D'où la rapidité de construction et de ponte (redonner le cadre de nectar et miel prélevé précédemment, ou nourrir).

Bien entendu cette façon de faire est pour une très forte colonie, elle est à adapter en fonction de la grosseur de l'essaim.

Cordialement,
Daniel.
Daniel d'en haut!

apibeaujo
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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#34 » mer. janv. 13, 2021 11:42 am

Ah ! Le Daniel du Nooord dévoile un peu sa façon de faire ! :D

Ne prends pas mal la chose, mais l'explication annecienne comporte des schémas à chaque étape, ce qui aide à la compréhension, je trouve.

Je reprends tes explications, si tu le permets (un débutant, ça débute ! :D )

Tes colonies sont de 80000 à 90000 zazas :shock: Chaud dans une Warré, non.
Tu nourris avant l'hiver... pourquoi et avec quoi ? Ne nous dis pas que tu es un pilleur !
Je revient sur les 2 éléments en sortie d'hiver. Grosses colonies sur 2 caisses dont 1 VS.
La grosse pondeuse remplit les 2 appartements neufs du bas, ok.
+ 2 éléments en-dessous, donc, ça en fait 6, avant le transvasement.
Au moment du transvasement, le dernier élément vide correspond au VS.
Si miel dans les "tas de fumier", peut-on les redonner à bonne distance du rucher ?

Oui, je sais, Daniel, je suis un pénible ! (chose entendue dans notre ruche !) :D
Mais quant on peut éviter les conneries, n'est-ce pas !
Faut pas que ça te coupe l'appétit, hein ! :lol:

A+ :wink:
Un jour sans rire est un jour perdu ! :lol:

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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#35 » mer. janv. 13, 2021 11:59 am

Soit rassuré, je ne le prends pas mal du tout et ça ne me coupe pas l'appétit !

J'essaye tout simplement d'expliquer ma façon de faire, qui avec le temps a beaucoup évolué (car plus on pratique et plus on évolue).
Plus d'agrandissement par le bas, trop lourd à manipuler et je suis trop paresseux pour sortir l'élévateur.

Les deux derniers éléments rajoutés avant le transvasement, sont là tout simplement pour éviter l'essaimage, et il y en a toujours un de vide.

Cordialement,
Daniel.
Daniel d'en haut!

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alexandre23
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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#36 » mer. janv. 13, 2021 12:22 pm

rez a écrit :Bonjour,
J'essaie d'arrêter progressivement les traitements dans mes ruches warré (je traitais selon les exigences de l'apiculture biologique, uniquement avec les acides organiques (formique ou oxalique) ou le thymol). Je suis sur différents emplacements et je compte toujours les varroas sur les langes (tiroirs) pour éviter d'arriver à des taux stratosphériques qui feraient de ma ruche plus un élevage de varroas que d'abeilles. J'ai constaté que sans traitements, les taux d'infestation (mesurés au nombre de varroas tombés sur les langes par jour) atteignent entre 10 et 40 varroas au max selon les ruches. Ce ne sont pas forcément les ruches qui ont le moins de varroas qui survivent le mieux. Si les taux dépassent les 10 par jour, je traite, selon un accord fait avec les autres apiculteurs qui n'apprécient pas ma méthode. Pour l'instant, j'ai des taux de survie inférieur à 50 %, mais cela s'améliore d'année en année.
Est-ce que vous avez des témoignages à ce sujet? C'est un sujet un peu tabou étant donné qu'on est perçu comme de "mauvais apiculteurs" quand on cherche à favoriser la sélection naturelle, ce qui est assez paradoxal.
Le spécialiste de renommée mondiale, Thomas Seeley, préconise l'apiculture darwinienne. Avez-vous des expériences avec sa méthode? https://www.naturalbeekeepingtrust.org/ ... beekeeping

Merci pour vos réactions.


Bonjour Rez et les autres,

Je suis le sujet avec attention. En effet, même s'il a déjà été débattu mainte fois par le passé et qu'il n'a jamais fait l'objet d'un consensus, c'est le moins que l'on puisse dire ! Et il ne le fera pas cette fois non plus. On peut toutefois le comprendre parfaitement, car il y a autant d’apicultures que d'apiculteurs...

Il n’empêche, que ce questionnement met le doigt sur une problématique centrale pour Apis mellifera !

- Soit on considère Apis mellifera comme un insecte sauvage, qui fait partie de la biodiversité de nos territoires et dans ce cas, il est évident que l'on est en train de sérieusement la malmener avec l'apiculture et ses méthodes (traitements varroa, nourrissement, importations de reines de races différentes, sélections orienté vers la productivité, douceur, etc.)

- Soit on considère Apis mellifera comme un simple animal domestiqué, à des fins économiques, et dans ce cas, la fin (rentabilité économique) justifie les moyens comme dans tout type d'élevage.

Pour ma part, et je ne suis pas le seul il me semble : je chemine entre les deux points de vues cités plus haut. Je suis passionné par ces petites bêtes, je prends soin d'elles du mieux que je peux, avec mon éthique... J'essaie de sélectionner l'abeille noire, je fais des comptages varroas pour essayer de traiter de manière "raisonnée" avec AO et AF... Je récolte avec modération pour ne pas avoir à nourrir, etc. Mon cœur me dit qu'il faudrait davantage considérer l'abeille comme animal sauvage, mais je suis aussi un apiculteur (amateur), un éleveur d'abeilles... Alors c'est compliqué tout ça ! :roll:

Ce fil de discussion est très intéressant et c'est un plaisir à chaque fois de lire les échanges sur les techniques, les méthodes qui sont exposées ici. :-bravo

Il me semble toutefois que l'on s'éloigne un peu du sujet initial, qui est "l'apiculture Darwinienne", pour autant qu'il soit possible d'utiliser ces deux termes : "Apiculture" et "Darwinienne" ensemble !

Pour moi, le titre renvoie à une notion que ne serait plus de l'apiculture mais une approche différente qui pourrait reprendre les notions suivantes :

- Ruches nichoirs isolées les unes des autres.
- Abeille endémique (Apis mellifera mellifera chez nous)
- Pas de traitement.
- Pas de récolte de miel, ou de manière très limitée.
- Construction cire naturelle.
- Essaimage libre.
- Intervention minimaliste à part l'enruchage des essaims (et pas tout le temps !), et un suivi sanitaire visant à éviter les foyers de maladies de types loques, etc. (suppression des colonies malades et désinfection de la ruche).
- etc...

La liste ci-dessus n'est pas une conduite que je préconise de suivre, ou pas... Elle est là pour amener un questionnement, un débat, une réflexion... Dans ce type de conduite, les pertes seront lourdes (au moins les premières années).

Parmi les outils naturels dont dispose l'abeille pour lutter contre varroa, il y a entres autres :

- L'essaimage,
- la chaleur au niveau du couvain,
- et la durée de développement du couvain qui peut varier légèrement (plus c'est court, moins varroa prolifère).
- La génétique et les comportements induits par celle-ci (VSH, épouillage, etc.).
- Les ruptures de couvain (hiver, et en été pour certaines colonies en fonction des ressources locales).
- La taille des cellules.
- Quantité et diversité des pollens (très important pour les défenses immunitaires des abeilles, quand on sait la multitude de virus induits par varroa).
- Gestion des mâles par la colonie.
- Le rôle des phéromones.
- Etc. J'en oublie plein sans doute !

L'environnement dans tout ça joue un rôle également très important. La pollution, la biodiversité locale, la concurrence et la génétique des colonies voisines ont un impact qu'il est difficile de maîtriser...

Enfin, les conservatoires ont un rôle de premier plan dans cette recherche d'une abeille plus résistante.

Bonne réflexion à tous,
Et dans la bonne humeur :wink:
Modifié en dernier par alexandre23 le mer. janv. 13, 2021 3:48 pm, modifié 1 fois.

François
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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#37 » mer. janv. 13, 2021 1:38 pm

Bonjour à tous,
Question à Daniel 59.
Concernant le transvasement :
On n'a jamais vu de varroa dans les hausses chargées de miel ni dans les rayons à miel autour du couvain, alors je me pose la question de savoir s'il ne suffirait pas de détruire le couvain et de remplacer les rayons détruits par de la cire neuve voire gaufrée.

- colonies moins perturbées
- réserves conservées
- essaimage contrôlé (cellules royales éventuelles détruites)
- remplacement de cadre
- vérification du varroa dans le couvain.
- résultat identique que le transvasement total quant aux varroas sur les abeilles qui restent.
- à effectuer lors de la visite de printemps.
- en profiter pour gratter quelques opercules de miel pour booster la colonie qui va repartir sur du neuf et avec une reine en ponte moins stressée.

Espérant être utile et éviter les produits nocifs.

François
Si tu te trompes l'abeille te le fera savoir.

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Daniel 59
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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#38 » mer. janv. 13, 2021 4:03 pm

@ François,

C'est exact, c'est pour cette raison que j'enlève l'élément avec le nectar et le miel qui est redonné par la suite.
Pour le reste ce n'est qu'une couronne qui est au dessus du couvain, la récupérer devient fastidieux !
Pour les éléments avec couvain, ils sont systématiquement éliminés.

Avec cette méthode il faut aller vite pour éviter l'énervement des filles.

Cordialement,
Daniel.
Daniel d'en haut!

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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#39 » jeu. janv. 14, 2021 12:35 am

Bonsoir,

alexandre23 a écrit :...Ce fil de discussion est très intéressant et c'est un plaisir à chaque fois de lire les échanges sur les techniques, les méthodes qui sont exposées ici. :-bravo
Il me semble toutefois que l'on s'éloigne un peu du sujet initial, qui est "l'apiculture Darwinienne", pour autant qu'il soit possible d'utiliser ces deux termes : "Apiculture" et "Darwinienne" ensemble !...


Heureusement qu'Alexandre est là pour nous ramener dans le sillon initial.

D'autant que ce sujet est, lui aussi, très important et qu'il ne faudrait pas l'occulter.
La question que je me pose, c'est de savoir s'il est possible d'amorcer un retour en arrière. Après avoir, bien involontairement, sélectionné des varroas de plus en plus forts, à force d'utiliser des acaricides de plus en plus efficaces, ne serait-il pas temps de sélectionner des abeilles de plus en plus fortes en laissant le varroa "se ramollir" en l'absence de traitement ?

Je n'ai pas la réponse. Et vous ?

A+
Michel,

Causses tôt, Causses tard mais Causses toujours... tu m'instructionnes ! :lol:

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Polo.54
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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#40 » jeu. janv. 14, 2021 9:11 am

Bonjour à tous,
je n'étais pas intervenu jusque-là, car comme je fais partie des "MonsieurQuiNeTraitePas" du forum, je préférais laisser les avis avancer sans ajouter mon grain de sel, prévisiblement assez favorable à "l'apiculture darwinienne" bien que ce terme ne me convienne pas, à plusieurs titres...

Je vais essayer de faire court, et sans radoter, j'ai pas encore l'âge ! :P
Je n'ai jamais traité mes ruches. Je suis parti, comme d'autres, de l'observation intrigante d'un fait : Il existe des colonies qui vivent seules, avec pour certaines un succès indéniable (j'en connais plusieurs que je suis de près et qui sont peuplées et vigoureuses depuis au moins 8 ans). Les résultats en terme de survie sont variables, avec des pertes tout-de-même en moyenne plus élevées que la moyenne autour, mais pas toujours. Il faut relativiser ces pertes : elles ne sont pas toutes imputables au varroa. Je ne tue pas les vieilles reines, je capture des essaims de génétique très diverses, ce qui joue assurément.

Comme Michel l'a souligné, qu'on traite ou non, on ne peut pas ignorer qu'on est dans une fuite en avant, et qu'il faut et faudra trouver des solutions : soit en acceptant plus de pertes avec un non-traitement, soit avec des produits alternatifs qui présentent certains inconvénients, soit comme Daniel grâce à des méthodes mécaniques.

Cordialement,
Polo
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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#41 » jeu. janv. 14, 2021 3:35 pm

Daniel 59 a écrit :... Pensez au transvasement, qui avec la rupture de ponte et l'élimination du couvain (à moins de conserver quelques cadres bien fournis pour mettre en ruchette et augmenter le cheptel), permet une élimination importante de parasites. Sans aucun traitement chimique. Seulement il faut nourrir la colonie.

Si j'ai bien compris, ce transvasement revient à supprimer les varroas du couvain sans supprimer les varroas phorétiques.
Dans les protocoles de traitement "conventionnels", la rupture de ponte ou éviction du couvain, n'est pas un traitement en soi, mais un préalable. Il sert seulement, en supprimant les varroas du couvain, à augmenter l'efficacité des traitements.
Est-ce vraiment suffisant ? Quelle efficacité peut-on espérer ? Quel impact sur la colonie ?

Quelle proportion de varroas se trouve dans le couvain ?

Guide Varroa 2017 France
50 à 90 % des Varroas se trouvent dans les cellules operculées du couvain.
L’opercule protège ainsi la plus grande partie de la population lors de l’application des traitements ponctuels peu rémanents.


A population model for the ectoparasitic mite Varroa jacobsoni in honey bee (Apis mellifera) colonies. Ecological Modelling 109 - Stephen J Martin
Pourcentage prévu de population de varroa dans le couvain operculé au cours de l'année :
Image
Cependant, le modèle prédit que: 65% de la population de varroa (55% chez l'ouvrière et 10% chez les faux-bourdons) se trouve dans le couvain operculé quel que soit le moment (Fig.11), cela peut, avec les estimations de couvain operculé ou d'abeilles adultes, être utilisé pour estimer grossièrement la population de varroas.


Sachant que le varroa peut parfois être également présent dans le couvain dès les stades larvaires L2 et L3, l'effet de l'éviction totale du couvain (ouvert et operculé) est peut-être très légèrement supérieur :

Comment utiliser des méthodes de lutte biotechnique contre varroa en saison ?
Le varroa pénètre à l’intérieur de la cellule entre le stade L4 et L5 des cellules d’ouvrière avant operculation (certains auteurs mentionnent que le varroa peut se cacher dans la gelée nourricière dès le stade L3 voire L2).


Quel effet de l'éviction de couvain sur le développement de la colonie ?

(je ne mets que la conclusion, mais je vous conseille de lire la petite étude, elle est courte, simple et très parlante)
Interruption de l’élevage du couvain : Quelles sont les conséquences sur la longévité des ouvrières ?
Conclusion
Les résultats obtenus montrent que l’absence d’une nouvelle génération d’ouvrières résultant d’une interruption de production de couvain peut être compensée par une extension de la longévité des ouvrières présentes. L’organisation sociale au sein de la colonie est donc assez flexible pour lui permettre de s’adapter à cette situation artificielle. Cette situation n’a d’artificiel que son aspect temporel car l’absence de couvain ou de jeunes ouvrières existe après l’essaimage en nature ou pendant l’hiver. La découverte que la présence de jeunes abeilles réduit la longévité des congénères d’un degré équivalent à la présence des larves dont l’élevage est métaboliquement coûteux, montre qu’il est illusoire de vouloir compenser l’absence de la nouvelle génération en introduisant des jeunes ouvrières d’une autre colonie. Les jeunes abeilles jouent donc un rôle important dans l’organisation de la société des abeilles. Pour optimiser la lutte contre le varroa par encagement et traitement à l’acide oxalique, il convient encore de déterminer le moment optimal du traitement pour impacter le moins possible la production d’abeilles d’hiver. Les mesures physiologiques montrent que les ouvrières dont la longévité augmente deviennent vieilles en termes absolu, mais restent physiologiquement jeunes et peuvent encore nourrir le couvain lorsque sa production reprend. Nous avons donc obtenu plusieurs indications qui indiquent que le retrait du couvain tel qu’il est pratiqué dans la lutte contre varroa n’est pas grandement préjudiciable aux colonies. C’est aussi ce que nous avons observé sur le terrain (voir RSA 7/2013, 8/2015) : les colonies pour lesquelles nous avons réalisé une interruption de ponte en été ne se sont pas affaiblies, ni à la mise en hivernage, ni au printemps suivant.


En pratique...

Des colonies saines grâce à un retrait complet du couvain
(quelques citations en guise d'apéro, l'aspect pratique de la méthode reste à lire dans le papier)
un retrait de couvain au moment opportun agit comme une «fontaine de jouvence», car les germes et les maladies, le parasite Varroa en tête, se réduisent de façon décisive. Le Docteur Ralph Büchler décrit comment intégrer le retrait du couvain dans le mode d’exploitation, et aussi comment, dans le même temps, réduire au minimum les traitements contre le varroa.
[...]
Est-ce que les sources des problèmes de notre apiculture moderne ne se trouvent donc pas plutôt dans les produits phytosanitaires chimiques, le brouillard magnétique et d’autres innovations, comme le pensent certains ? Ou n’y a-t-il pas au contraire d’autres facteurs, tels les modes d’élevage et d’exploitation, qui influencent négativement la santé et la vitalité des colonies ?
[...]
Il est bien connu qu’un essaim laisse derrière lui la majorité des germes pathogènes dans le couvain, dans les réserves de nourriture et dans les anciens rayons ; il obtient ainsi un nouveau départ en matière d’hygiène. Le cycle infectieux est donc stoppé, autant dans l’essaim que dans la colonie restante, et l’installation du nouveau couvain conduit à un rajeunissement complet de la population d’abeilles âgées.
[...]
Nous avons donc recherché un mode d’exploitation simple, qui maintient le mécanisme de guérison de l’essaimage (séparation des abeilles du couvain, pause durant laquelle il n’y a pas de couvain, renouvellement des colonies et des cadres), sans que l’apiculteur ne doive ni rattraper des essaims, ni subir des baisses de revenu. La solution qui s’est avérée la meilleure a été un unique et complet retrait du couvain (voir le mode opératoire ci-dessous sur la page 11).
[...]
Étonnamment, le retrait complet du couvain ne conduit pas à une diminution de la force de la colonie lors de la mise en hivernage.
Grâce à la formation d’un couvain compact sur des cadres hygiéniquement impeccables, les colonies peuvent compenser la perte de couvain dans un délai d’environ 8 semaines.
Lors d’un retrait de couvain jusqu’à mi-juillet, les colonies expérimentales sont au moins aussi fortes en début d’hivernage que les colonies de contrôle (voir tableau 1). On ne constate d’effets négatifs ni durant l’hivernage (force de la colonie à la sortie d’hivernage 2008 comparée avec la force de la colonie à la mise en hivernage 2007), ni lors de la récolte de miel en 2008. Bien que «seulement» un cadre-piège ait été utilisé et qu’aucun traitement estival n’ait été appliqué, le taux d’infestation par le varroa des colonies expérimentales n’était, au moment de l’émergence des abeilles d’hiver, que légèrement supérieur à celui des colonies de contrôle ayant été intensivement traitées (voir tableau 1, page 12). La différence du taux d’infestation était statistiquement insignifiante.


Autre document en allemand : Flyer Varroa 2 - Komplette Brutentnahme 170302

En espérant que ça serve à ceux qui veulent peser le pour et le contre avant de se lancer (ou pas) ...
Modifié en dernier par Jarode le lun. mars 29, 2021 10:20 pm, modifié 2 fois.

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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#42 » jeu. janv. 14, 2021 4:45 pm

Jarode a écrit :Il est bien connu qu’un essaim laisse derrière lui la majorité des germes pathogènes dans le couvain, dans les réserves de nourriture et dans les anciens rayons ; il obtient ainsi un nouveau départ en matière d’hygiène. Le cycle infectieux est donc stoppé...

Ce "il est bien connu" ne suffit pas à me convaincre de cette affaire.
Tandis que j'essayais de me rassurer au microscope en cherchant des spores dans des larves, j'ai lu qu'on les trouvait plus facilement en nombre dans l'abdomen des ouvrières.
Par ailleurs, il m'est arrivé au moins deux fois de perdre des essaims fraichement cueillis, dont un magnifique (snif), manifestement malade et qui m'a fait perdre la ruche d'à côté.
Et je doute qu'ils étaient exempts de varroas phorétiques.
Ça ne veut pas dire que je désapprouve le transvasement.

Jarode
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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#43 » jeu. janv. 14, 2021 5:53 pm

C'est vrai que la première partie du papier n'est pas dans une démarche scientifique, je la qualifierais davantage "d'accroche enjouée". C'est aussi pour ça que j'ai qualifié ça d'apéro. Mais après cette accroche, les propos sont plus mesurés et il y a des données chiffrées.

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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#44 » jeu. janv. 14, 2021 6:28 pm

J'y ai souvent pensé mais je ne me vois toujours pas en train de faire cette opération lourde sur une ruche en plein essor en période de floraisons, et d'autant moins en warré/barrettes.

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Daniel 59
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Re: Je ne veux plus traiter contre le varroa - Apiculture darwinienne

Message#45 » jeu. janv. 14, 2021 7:10 pm

Bonsoir à tous,

Là on prêche un converti depuis 1973 !

"Mais chacun fait comme il veut !"

Bonne soirée.
Daniel.
Daniel d'en haut!

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