Bonjour,
Tu croiseras autant d'apiculteurs que tu entendras parler de méthodes efficaces pour lutter contre le varroa. Cependant, il faut bien voir que le varroa est un être vivant qui s'adapte, progressivement, aux moyens de lutte que l'homme utilise contre lui. En d'autres termes, il se renforce d'année en année. Il y a dix ans, un traitement par an assurait un taux de survie très satisfaisant. Aujourd'hui, ça ne suffit souvent pas. Si en plus, on ne le fait pas au bon moment, c'est comme si on n'avait rien fait.
Conclusion, la tendance consiste à traiter deux fois. Une fois sitôt après la récolte d'août. Plus c'est tôt, mieux c'est. Le but, c'est de permettre aux abeilles d'hiver de naître sans varroa ni son corollaire de maladies virales très contagieuses.
Mais, bien souvent, ça ne suffit pas. Il faut alors traiter, à nouveau, vers Noël, lors de l'arrêt de ponte hivernal.
Avec quoi ? Bio ou pas ? En conventionnel, il y a plusieurs molécules possibles, l'amitraz (Apivar ou Apitraz), le tau-fluvalinate (Apistan), la fluméthrine (Polyvar Yellow ou Bayvarol). Je n'ai pas d'éléments sur la dernière si ce n'est qu'elle n'est presque pas utilisée. L'Apistan n'est efficace que pendant une année, après, très vite, des phénomènes de résistances apparaissent. L'amitraz, pour l'instant, fonctionne bien mais semble commencer à manquer d'efficacité dans certains secteurs (Savoie...).
Pour ma part, je suis pour le Bio.
Il y a le choix. Globalement, on peut utiliser l'acide formique (AF) ou l'acide oxalique (AO). Le premier n'est efficace que dans la plage de températures comprises entre 15° et 25°. En-dessous, ça ne sert pas à grand-chose et au-dessus, les abeilles ne supportent pas. Mais dans la plage en question, c'est très efficace et tout de suite. On appelle ça un traitement flash. J'utilise le MAQS pour cela. Ce sont des langes imbibés d'AF. On en pose deux sur les rayons sans oublier de placer un élément vide au-dessus pour ménager un volume de ventilation.
L'AO s'utilise lorsqu'il n'y a pas de couvain. Soit en plein hiver, à Noël, soit lorsqu'on a encagé la reine ou qu'on vient de capturer un essaim dont la reine n'a pas encore pondu. Il y a deux façons de procéder, par dégouttement ou par sublimation. La première méthode est à la portée de tout le monde et ne présente pas de danger hormis lors de la préparation du liquide de traitement pour les apprentis sorciers qui le réalisent eux-mêmes. Pour ceux qui, comme moi, achètent le produit tout prêt, c'est sûr. Il y a le Varromed (qui contient un tout petit peu d'AF, pour faire joli sur le mode d'emploi
et beaucoup d'AO), l'Apibioxal, (que de l'AO et un peu de glucose) et l'Oxybee (AO, saccharose et glycérol). Les trois sont simples d'emploi. On déverse du liquide sur les abeilles qui sont dans les ruelles, entre les rayons (5cc/ruelle).
La seconde façon d'employer l'AO, c'est la sublimation. Je ne l'ai jamais pratiquée mais je la déconseille aux débutants parce qu'elle présente un risque pour les poumons de l'apiculteur. En effet, les vapeurs peuvent y entrer et l'AO s'y fixe alors sous forme de tout petits cristaux très nocifs. Cependant, beaucoup de pros l'utilisent pour son très faible coût de revient. La vie est un choix.
Voilà, il n'y a plus qu'à choisir.
A+