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Désertion face au varroa

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Alain74
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Désertion face au varroa

Message#1 » ven. déc. 23, 2011 8:04 am

Bonjour à tous,

Je suis encore tout jeune apiculteur et toujours dans une phase d'observation.
J'ai retrouvé, début décembre, une ruche vide de ses abeilles malgré des provisions conséquentes. Un millier de cadavres sur le plateau m'ont fait d'abord penser à une maladie ou un empoisonnement (par une mauvaise utilisation du traitement AF de ma part).
En regardant la fiche de suivi de cette ruche, j'ai constaté une perte de plus de 3 kg en moins de 2 mois alors que sa voisine (race, population et réserves identiques) n'avait diminué que d'un kg ! (les mois d'octobre et de novembre exceptionnels et la présence de phacélie peuvent justifier d'une diminution faible des réserves)
De plus, la différence entre le millier de cadavres retrouvé et la population considérable constatée un mois plus tôt (un élément et demi bourré d'abeilles) me laisse penseur !

J'ai envisagé la possibilité d'une désertion : Présence du varroa + agressions répétées des différents traitements (3 un 1 mois)
J'ai laissé de coté cette éventualité jusqu'à découvrir que ce comportement existe chez l'Apis Cerana (abeille d'Asie connu pour sa résistance au varroa). Il semblerait donc que l'Apis Cerana, constatant une infestation massive de Varroa, déserte sa ruche laissant couvains et réserves pour reconstruire ailleurs.
Et pourquoi notre Apis Melliféra ne développerait-elle pas ce même comportement. Avec une incidence malheureuse dans nos contrées puisque les conditions météo l’entraîne à une mort certaine.

Je voulais simplement vous faire part de ce point afin d'ouvrir le débat. Le but n'étant pas d'importer Apis Cerana mais de comprendre le comportement de nos Apis Melliféra et d'essayer d'expliquer ce fléau nommé « effondrement des colonies ».

PS : je n'ai que très peu de documentation sur Apis Cerana et suis preneur de toute information.
Modifié en dernier par Alain74 le ven. déc. 23, 2011 1:49 pm, modifié 2 fois.

rahane
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Re: Désertion face au varroa

Message#2 » ven. déc. 23, 2011 12:28 pm

cérana et méllifica sont deux branches proches mais séparées dans le monde des abeilles
pas de possibilité de reproduction croisées
les comportements de cérana sont le résultat de son adaptation à son milieu ( ayant nécessité pas mal de temps...)
on s'interroge sur ses facultés de désertion en cas de danger et pas seulement de disette qui pourrait aussi résulter de la confrontation sur un temps long avec des prédateurs chasseurs/cueilleurs

il n'est pas impossible que nos méllifica possèdent dans leur arsenal génétique une option similaire mais mise en veille recessive sur un plan génétique parce que non adaptative à bénéfice immédiat
et pour faire ressurgir un caractère génétique primaire enfoui il faut soit un hasard providentiel soit plusieurs centaine de milliers pour qu'il finisse par se stabiliser pour devenir un comportement acquis.

souvent chez nous tas d'abeille morte coincide avec intoxication ou souris

si reine n'est pas bien fécondée un dépeuplement s'en suit qui prend entre un et deux mois pour aboutir à la fin de la colonie
la reine mal fécondée étant là pour assurer la cohésion sans possibilité de sauvegarde on ne le voit pas toujours

et des reines mal fécondée il y en a de plus en plus
( attaques varroas sur les reines et les mâles qui du coup perdent beaucoup de leur capacité fécondante non seulement en qualité de sperme mais aussi en vitalité)
des reines qui meurrent n'importe quand aussi.

et puis des fois on sait pas pourquoi mais en hiver ce n'est pas super étonnant
la qualité des abeilles d'hiver se fait fin aout septembre. parce que ce sont celles qui vont nourrir le couvain d'automne et donc engendrer les abeilles qui feront passer l'hiver à la colonie
si les abeilles d'aout ont vécu une carence en pollen ou une grosse attaque varroas ou d'acariose elles ne peuvent constituer leurs corps gras et ne pourront que médiocrement ( vu leur faible constitution) élever leurs soeurs hivernales
bref ça fait boule de neige et la colonie meurt non pas par manque de provision mais parce que les abeilles sont incapable de synthétiser la chaleur nécessaire à leur survie

ça fait mal mais faut pas se décourager pour autant

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Re: Désertion face au varroa

Message#3 » ven. déc. 23, 2011 12:40 pm

le syndrome d'effondrement des colonies se traduit par une ruche totalement vide avec très peu de cadavres d'abeilles
du jour au lendemain, en saison apicole
pas en hiver.

Labbey

Re: Désertion face au varroa

Message#4 » ven. déc. 23, 2011 5:07 pm

Bonsoir Alain74,
va voir le post 'Abeilles'; 'abandon ruche et couvain'.
Le sujet y est déjà développé.

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Re: Désertion face au varroa

Message#5 » ven. déc. 23, 2011 8:17 pm

Il n'est pas impossible du tout qu'une colonie déserte en cas d'infestation trop forte, mais elle ne le fera pas hors période de fécondation.
Par ailleurs, les noires locales résistent bien mieux.
Il nous manque beaucoup d'éléments pour savoir dans quel ordre toute cela s'est passé, mais un traitement AF inapproprié sur une colonie faible peut tout simplement la tuer.
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Re: Désertion face au varroa

Message#6 » ven. déc. 23, 2011 9:49 pm

En relisant mon message, je vois que je me suis mal exprimé, et que j'expose un problème spécifique alors qu'au contraire je voulais parler d'un cas plus général.

Retrouver des ruches vides malgré la présence de couvain semble être plus fréquent qu'on ne le croit. Labbey tu as raison de rappeler le sujet.
Ne s'agirait-il pas d'une réaction de l'abeille face au varroa comme le fait la Cerana ?

Alainxavier, comment peux-tu affirmer qu'une colonie ne déserterait pas en dehors de la période de fécondation ?

Je constate qu'on ne sait pas grand chose sur la vie de nos avettes Qu'on est bien souvent incapable de dire avec certitude la raison de tel ou tel événement.
Peut-être aussi qu'on sous estime ses capacités d’adaptation et que nos interventions les desservent plus qu'elles ne les aident.

Nous cherchons a éliminer le varroa en mettant des poisons dans nos ruches en affirmant que le mal est moindre. Mais en sommes nous vraiment sûr ?

Existe-t-il des études sur la Cerana ? Avons-vous analysé son comportement face au varroa et fait un rapprochement avec notre Melliféra ?
Voila les questions que je me pose et que j'aimerai développer en bonne entente et sans préjugés !

Labbey

Re: Désertion face au varroa

Message#7 » sam. déc. 24, 2011 9:07 am

Pour te répondre Alain74;
j'ai eu le problème courant octobre sur 1 Dt 10c et 1 ruchette 6c qui rentraient du châtaignier.
Pourtant c'était des reines de l'année et de belles ruches.
Je n'ai pas fais de traitement à leur retour, donc ce n'est pas les produits qui les ont fait fuir.

Je pense comme toi que c'est la pression du varroa.

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Re: Désertion face au varroa

Message#8 » sam. déc. 24, 2011 11:04 am

Je ne comprends pas ta réaction !
Effectivement on peut continuer a traiter sans chercher à comprendre !

Ce n'est pas ma façon de voir l'apiculture !

Fermons le débat. Je n'ai envi de me prendre la tête.

Bonne fêtes à tous !

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Re: Désertion face au varroa

Message#9 » sam. déc. 24, 2011 11:13 am

Non je n'ai pas dit ça, j'avoue que j'ai été un peu abrupt.
Toutes mes excuses, bonnes fêtes à toi aussi :roll:
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Re: Désertion face au varroa

Message#10 » sam. déc. 24, 2011 2:29 pm

:wink:
Michel,

Causses tôt, Causses tard mais Causses toujours... tu m'instructionnes ! :lol:

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Re: Désertion face au varroa

Message#11 » sam. déc. 24, 2011 4:37 pm

Copie d un texte sur le varroa avec des traitements


Piégeage

Les méthodes de piégeage suivantes visent à concentrer les acariens sur un seul cadre de la ruche pour ensuite éliminer ce cadre. Elles ne permettent que de limiter le taux d'infestation. De plus, elle peuvent provoquer un affaiblissement de la colonie.

Cellules à faux-bourdons: Comme les varroas préfèrent pondre dans les cellules de faux-bourdons, il est possible de les piéger en fournissant un cadre avec de telles cellules. Lorsque ces dernières seront operculées, le cadre sera retiré et la cire fondue ou brûlée. C'est une avenue à considérer au début d'une infestation.

Attractif: Pour attirer les acariens sur un cadre de la ruche en particulier, on peut utiliser un attractif. Un produit commercial fabriqué en Belgique, le Varroutest de la compagnie Sanders Probel Biotechnology, consiste en de l'extrait de larves de faux-bourdons et permet d'attirer les acariens une fois appliqué sur un cadre. Le Varroutest attirerait plus de 75% des mites selon de nombreux tests faits en Belgique, en Italie, en Grèce et dans les pays de l'Est. Ce produit, à vaporiser sur un cadre non-operculé, n'est cependant pas facile d'usage.

Nouvelle reine: En retirant et en faisant fondre le premier cadre à la reprise de la ponte, on peut enlever une grande partie des varroas présents. Des chercheurs russes (Petrov et Khazbievich, 1980) ont observé que le couvain du premier rayon où une nouvelle reine a pondu est infesté de varroa à 46% tandis que les autres ne le sont qu'à 4%. En retirant ce rayon, ils ont pu réduire grandement la population de parasites, la colonie s'est par la suite bien développée et a pu hiverner de façon satisfaisante.

Reine encagée: Cette méthode consiste à enfermer la reine sur un cadre trois fois de suite à intervalles de 10 jours. Au bout des 30 jours, le cadre est sorti et brûlé. La reine peut être sacrifiée ou non. Environ 60% des varroas serait éliminé de cette façon.

Thermothérapie

Plusieurs expériences ont été menées sur l'utilisation de la chaleur contre le varroa et l'acarien de l'abeille qui vit dans la trachée, certaines avec un certain succès, d'autres pas. Les acariens sont très sensibles à la chaleur. Avec la thermothérapie, il s'agit donc de trouver la température et la durée de traitement qui vont permettre de réduire le nombre d'acarien sans tuer les abeilles. Ainsi, dans une expérience réalisée par un apiculteur français (Chaudière, 1988), après avoir retiré la reine, on a élevé la température interne de la ruche jusqu'à 60C par l'énergie solaire et on l'y a maintenue pendant 13 minutes. Le taux de destruction du varroa fut de 50 %, mais un nombre équivalent d'abeilles ont succombé.

En ex-URSS, une technique de lutte contre le varroa consiste à passer les colonies dans une chambre chauffée à 46-48C pendant 15 minutes. La méthode est coûteuse et brutale pour les abeilles.

Une approche plus douce a été expérimentée avec succès par une apicultrice grecque, Annelies Schönebeck-Syeh, citée par Stalleger (1988). Elle utilise uniquement la chaleur dégagée par la ruche en bouchant toutes les entrées. La température est élevée à 44C et maintenue pendant pas plus de 20 à 30 minutes, après quoi les abeilles peuvent sortir. Les avantages de cette technique sont qu'elle peut être utilisée pendant la miellée et que la reine peut rester dans la ruche. La température est évaluée en placant un thermomètre à l'intérieur de la ruche raccordé à un écran à affichage digital à l'extérieur de la ruche.

Des expériences réalisées en Louisianne par John Harbo du Département américain de l'agriculture (USDA, 1993) ont démontré qu'une température de 39C pendant 48 heures décimait les acariens de l'abeille. Pour augmenter la température dans les ruches, le chercheur les a simplement peintes d'une couleur foncée plutôt qu'en blanc. Dans une ruche foncée, les abeilles passent plus de temps à faire battre leur ailes pour diminuer la température de l'air, ce qui fait qu'elles s'échauffent elles-mêmes. Comme les acariens de la trachée sont très sensibles à cet accroissement de température, ils en meurent. Quel serait l'effet de cette mesure sur les varroas?

Notons enfin que, sans être appuyé sur des données scientifiques, beaucoup de praticiens croient que l'exposition d'une ruche au soleil a des effets bénéfiques sur sa santé.

Produits anti-adhésifs

Comme l'acarien dépend de l'abeille pour se déplacer dans la ruche et d'une ruche à l'autre, apiculteurs et chercheurs ont pensé à utiliser des produits qui empêche l'acarien d'adhérer au corps de l'abeille, et donc de se propager.

Farine: Des apiculteurs de l'Inde (Shah et Shah, 1988) ont trouvé un truc simple et apparemment très efficace pour contrôler le varroa. Ils saupoudrent les abeilles de 10 à 15 grammes de farine de blé dès l'apparition du varroa et répètent ce traitement trois fois à une semaine d'intervalle. La farine empêche simplement les acariens de s'accrocher à l'abeille et donc de voyager d'un rayon à l'autre. Cette méthode ne pose de problème ni aux abeilles, ni au miel.

Corps gras: Selon le même principe, Sammataro et al. (1994) de l'USDA conseillent de placer une galette faite d'un mélange de 150g de shortening végétal et 300g de sucre en poudre sur les barres du haut de la ruche où se trouve un couvain. Les abeilles pensent qu'il s'agit de déchets et petit à petit vont l'évacuer de la ruche. Pendant ce temps, le shortening empêche les acariens de s'accrocher aux abeilles. Cette méthode aurait plus d'effet sur l'acarien de l'abeille que le varroa cependant. Un antibiotique contre la loque américaine peut aussi être disposé avec ce mélange.

Électricité

Dans la province du Ryazan en ex-URSS, un chercheur a mis au point une méthode de lutte efficace à 100% contre les varroas accrochés aux abeilles et qui utilise l'électricité (Egin, 1988). Il s'agit d'une plaque percée de trous tout juste assez grands pour laisser passer les abeilles et qui est placée à l'entrée de la ruche. Le bord de chaque trou est frangé de façon à créer une espèce de brosse. La plaque est trempée dans un électrolyte. Lorsqu'un courant de 12 volts passe par la plaque, les varroas qui sont attachés aux abeilles sont paralysés et tombent tandis que les abeilles ne sont pas affectées. Ce produit n'est pas disponible commercialement à notre connaissance.

Moyens de lutte biologiques

Il se fait peu de recherches sur le contrôle biologique du varroa. L'utilisation de toxines de Bt et de virus a été envisagé mais aucune application pratique n'est prévue à court terme.

Le développement de races d'abeilles résistantes au varroa est un autre secteur de recherche qui risque de donner des résultats à long terme seulement.

Autres moyens de lutte

Acide formique

L'acide formique est un acide organique que l'on retrouve à l'état naturel dans plusieurs plantes, surtout au niveau des fruits. Il est donc normal qu'on le retrouve dans le miel en faible concentration, typiquement environ 100 mg/kg de miel et même plus pour certains miels comme celui de sapin qui en contient 200 mg/kg. Son usage pour combattre la varroase requiert cependant une concentration plus forte et agit à l'état gazeux. Lorsque l'air est saturé d'acide formique, celui-ci se condense sur les alvéoles qui y sont perméables. Les acariens meurent au contact de l'acide qui n'importune pas les abeilles.

Avantages: Le grand avantage de l'acide formique est son efficacité tant sur les adultes que sur le couvain en raison de son mode d'action. Cette efficacité est d'environ 90%, ce qui est supérieur à l'efficacité des acaricides de synthèse considérant que l'acide formique agit également sur le couvain et non seulement sur les adultes. D'autres avantages de l'acide formique sont son faible coût (disponible dans les pharmacies, les centres d'intrants agricoles, etc.) et le fait que les acariens n'y développent pas de résistance. En Europe, l'acide formique est utilisée avec succès dans de grosses entreprises apicoles comme celle d'Alois Wallner en Autriche, qui possède 700 colonies (il a écrit un livre sur le sujet).

Désavantages: Un désavantage de l'acide formique est qu'il s'agit tout de même d'une substance à manipuler avec soin, bien que ses effets sur l'humain soit bien connus. Un autre désavantage est que l'on peut perdre 5% des reines lors du traitement, ou même plus si les conditions ne sont pas idéales.

Application: L'acide formique est disponible en solution à 65%. On en utilise 15 à 20 ml pour chaque hausse de couvain qu'on imbibe dans un papier poreux (essuie-tout) qui est placé à la base de la ruche. Les papiers sont préparés une journée avant l'application pour éviter une évaporation initiale trop rapide. Ils doivent être conservés dans un sac hermétique avant d'être placés dans les ruches, le matin ou le soir. De trois à six traitements faits à 1 à 4 jours d'intervalle peuvent être nécessaires selon le nombre de varroa tombés à la base de la ruche.

Idéalement, les traitements doivent être faits lorsque la température se situe entre 20 et 30C. Le produit devient dangereux pour les abeilles si la température est supérieure à 30C et s'avère nettement moins efficace en-deça de 12C. On doit laisser toutes les entrées totalement ouvertes et traiter après la récolte principale ou la dernière récolte. En général, lorsque moins de 10 acariens sont retrouvés, on peut cesser le traitement. En Autriche, il est recommandé de traiter les colonies très atteintes 3 à 4 fois à intervalles de 24 heures, les colonies peu atteintes 2 fois à 1 ou 2 semaines d'intervalle, et les colonies réinfestées 1 à 2 fois par mois en septembre ou octobre.

Réglementation: L'utilisation de l'acide formique contre la varroase est autorisée au Canada et approuvée par les cahiers de charge d'agriculture biologique. Elle est régie par la Réglementation sur les produits antiparasitaires d'Environnement Canada qui stipule notamment que l'utilisation doit cesser deux semaines avant le début de la miellée. Pour plus de renseignements sur l'utilisation de l'acide formique contre le varroa, s'adresser à:

Service d'information
Direction de l'industrie des produits végétaux

Agriculture et Agro-alimentaire Canada

59, Promenade Camelot, Nepean, Ontario, K1A 0Y9

tél.: 1-800-267-6315

Sécurité: Comme c'est un produit assez fort, quelques règles de sécurité gagneraient à être respectées: toujours travailler à l'extérieur; ne pas inhaler le produit; porter des vêtements de sécurité (lunettes, gants de caoutchouc); être à proximité d'une source d'eau pour rincer en cas d'accident. Si une forte odeur de vinaigre est perceptible, il faut s'éloigner jusqu'à ce qu'elle se dissipe.

Autres acides organiques

L'acide oxalique et l'acide lactique ont aussi fait l'objet d'essais contre le varroa. Des chercheurs allemands ont rapporté une bonne efficacité de l'acide lactique à 10-15%, mais, selon les apiculteurs l'ayant utilisé,cet acide serait moins efficace que l'acide formique.

Roténone

La roténone est un insecticide végétal toléré par les cahiers de charge d'agriculture biologique pour la protection des productions végétales. Son utilisation contre le varroa a été développée en France par des apiculteurs biologiques mais n'est pas autorisée pour le moment au Canada (1994).

Pour être efficace, la roténone doit être appliquée pendant un cycle de vie complet du varroa, soit 30 jours. Il faut l'utiliser avec grande prudence car elle peut tuer les reines. En France, une formulation liquide de roténone à 6,6% est utilisée en apiculture. Péguin (1990) recommande la méthode suivante: on prépare deux lanières de jute de 4 par 20 cm que l'on trempe dans une solution de roténone (6.6%) pendant une journée. Les lanières sont égouttées quelques heures avant d'être placées dans la ruche entre les 3e et 4e et les 7e et 8e cadres. Il est important de ne pas mettre la roténone sur le plancher car la roténone perd de son efficacité au contact de la lumière. Les traitements sont faits au printemps, quand la température minimum est supérieure à 5C et à l'automne (Courbon, 1991). On recommence le traitement à intervalle de quelques jours jusqu'à ce que le nombre de varroas morts soit moins de 20 à la base de la ruche. Il vaut mieux ne pas traiter à la roténone les ruches qui ont peu ou pas de couvain car les abeilles s'enfuiraient à cause de l'odeur.

Aromathéraphie

Les huiles essentielles sont des concentrés de principes actifs de plantes obtenues par distillation. Il s'agit de produits naturels mais pas nécessairement doux.

Les cristaux de menthol utilisées contre l'acarien de l'abeille n'agissent pas efficacement contre le varroa. Péguin (1987) suggère plutôt le traitement suivant à base d'huiles essentielles: un mélange d'huile de thym, de sariette, de lavandin et de cade additionnée de sauge, de menthe et de girofle. Douze gouttes sont déposées sur une plaque graissée à la base de la ruche lorsque la température est supérieure à 10C, ce qui permet l'évaporation des huiles. Le traitement est renouvelé aux 3 à 5 jours jusqu'à ce que l'on ne retrouve pas plus de 10 varroas morts. Ce traitement doit cesser avant la miellée car les huiles pourraient parfumer le miel.

Un produit européen en pastilles du nom d'Apilife/VAR+, également à base d'huiles essentielles, donne de très bons résultats selon une recherche scientifique suisses (Rickli et al. 1991). La composition de ces pastilles consiste en du thymol (74,1%), de l'eucalyptol (16%), du menthol (3,7%), du camphre (3,7%) et de la vermiculite comme matériel de support (2,5%). Les pastilles sont placées au-dessus des cadres. Deux traitements, l'un où les pastilles ont été laissées pendant 24 jours, l'autre pendant 65 jours, ont donnés des résultats respectifs de 96.5% et 99% d'efficacité, un degré d'efficacité comparable aux pyréthroides synthétiques.

Le traitement aux huiles essentielles peut aussi être fait au moyen d'un micro-diffuseur qui chauffe les huiles à 40C avant de les disperser dans la ruche.

Répulsifs

Des apiculteurs biologiques allemands considèrent que la présence à proximité des ruches de certaines plantes à forte odeur explique que leurs ruches soient exemptes de varroa. Les plantes en question serait l'ail des ours (nom latin??) et la fougère-mâle (Dryopteris filix-mas), cette dernière étant reconnue pour ses propriétés acarifuges.

Des fumigations de mélisse et de menthe ont aussi produits de bons résultats en Allemagne (Rademacher, 1983).

Sulfate de cuivre

Une méthode de traitement à base de cuivre a été développée suite aux travaux de recherches de Michel Bounias de l'INRA en France et du Dr. Popeskovic de Belgrade. Le cuivre est un élément essentiel au métabolisme respiratoire du varroa. En donnant une solution contenant 1/2 g de cuivre (sous forme de sulfate) aux abeilles, celles-ci développent un genre d'anticorps car le cuivre devient en excès dans leur organisme. Cet anticorps est fatal au varroa qui ne peut plus utiliser le cuivre. La concentration en cuivre n'augmente pas dans le miel, mais les résultats démontrent que ce traitement ne peut pas contrôler à lui seul la varroase.
Franck

Un con qui marche ira toujours plus loin que deux intelligents assis.

Une abeille est faite pour manger du miel multi floral et non pas du sucre.... si on était nourri tout un hiver avec des patates, dans quel état serions nous à la fin de l'hiver ?...

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